De Ushuaia à Buenos Aires

Sur la route de Buenos Aires …

Entre Ushuaia et Buenos Aires … 3040 kms à parcourir en presque trois semaines, nous prendrons donc le temps de faire des pauses pour découvrir ou dénicher quelques endroits sympathiques sachant que l’on nous a averti qu’il n’y avait pas grand chose à voir sur ce parcours à part peut-être  la Péninsule De Valdés.

Nous faisons nos adieux à Ushuaia et décidons de passer le détroit de Magellan et les deux postes frontières le même jour. Lorsque nous arrivons pour embarquer sur le bateau, pas de chance il sera considéré comme complet devant notre nez. Nous attendrons donc le prochain ! Il est environ 22 heures lorsque nous passons la dernière frontière et que nous décidons de trouver un endroit pour la nuit. Nous dénichons une petite piste se finissant en cul de sac et nous nous installons à côté d’un autre véhicule déjà sur place et pas n’importe lequel, un véhicule français. Les questions des enfants fusent : est-ce que vous pensez qu’il y a des enfants, à votre avis ce sont des vieux ou pas, est-ce qu’ils prendront la même route que nous demain ???? Toutes ces questions prouvent que les trois loulous sont en manque parfois de copains-copines, c’est assez logique !! Réveil matinal par les enfants qui demandent aussitôt  si les français sont toujours là ? Ouf c’est le cas. Nous faisons donc évidemment connaissance. Il s’agit d’un couple avec deux enfants (Thomas au CP et Julie au CE2) déjà sur la route depuis 1 an et demi depuis le Québec et qui malheureusement vont  en direction d’Ushuaia. Nous n’aurons donc pas l’occasion de faire un bout de chemin ensemble mais échangeons des infos pratiques, quelques conseils et des bouquins en Français … en effet ma réserve de livres gentiment offerte par Vivi avant notre départ diminue ; les bouquins sont dévorés à grande vitesse même par les enfants qui ont quasiment épuisés leur stock.

Parque Monte Léon :

1ère étape qu’Amandine (Tourdumondedespastres.com) nous a conseillée.  Merci, grâce à toi, nous approchons enfin nos premiers pingouins, une pingouinera de 75.000 couples que nous pouvons donc observer de prêt. Le parc offre de beaux paysages et le camping offre des installations superbes (merci sans doute aux subventions del Parque National de Argentina) sauf qu’il n’y a pas d’eau courante dans le parc et que ce jour là le vent violent aura fait disjoncter je ne sais quoi et qu’il n’y aura donc pas non plus d’électricité. Nous profiterons donc  uniquement de la salle de café avec vue imprenable sur l'océan pour faire faire les devoirs aux enfants.

Nous reprenons la route pressés de retrouver un peu de chaleur. Depuis quelques temps la météo ne nous gâte pas. Les températures ne dépassent pas les 12°c et le vent ne faiblit pas. Ce n’est pas tous les jours facile et nous louons donc de temps en temps des cabañas afin de se réchauffer. Sur cette route Thierry aura gagné 100 points ; en effet jusqu’à présent il avait été « traité de meurtrier d’aigles » par les enfants mais cela remontait à l’Australie … depuis plus rien, le calme plat jusqu’à ce choc contre un nandou ! Pas moyen de l’éviter, nous pensons l’avoir décapité … PARDON mais il n’y avait pas le choix, c’était lui ou le Nomad contre un poids lourd qui arrivait en face…

Puerto Desadeo :

Nous n’avions pas prévu d’escale ici mais sur les recommandations d'Emmanuelle et Franck, les Français rencontrés l’avant-veille, nous nous laissons tenter par une éventuelle excursion afin d’aller observer une race de pingouin, les Rock Hopper, uniquement visibles dans cette région.

Nous passons notre première journée à remonter le Rio Deseado sur une piste et découvrons une réserve naturelle superbe.  En effet l’océan Atlantique est venu se nicher dans le lit d’un fleuve abandonné  sur environ 40 kms à l’intérieur des terres donnant de nombreux bras de mer, des criques, des ilots, des plages le tout très facilement accessible par cette piste qui parfois se poursuit dans des gorges … autant vous dire que nous recommandons vivement une incursion dans cette réserve naturelle où nous serions volontiers restés quelques jours si la météo nous le permettait.

Nous faisons connaissance pendant la soirée d’un couple de retraités bloqué ici depuis quelques jours suite à un problème sur leur voilier. Voilà des grands parents voyageurs qui une nouvelle fois nous font rêver et démontrent que lorsqu’on aime voyager, il est possible et envisageable de vivre de sacrés aventures. Nous en profitons pour  passer le bonjour à nos amis Bretons en souhaitant à Jean et Nicole, sa femme, qu’ils puissent reprendre la mer et rejoindre leur Bretagne natale sans encombre.

Malgré le temps menaçant, nous embarquons avec Darwin Expédition le lendemain pour une journée découverte de la faune et de la flore. Le programme est bien rodé, une quinzaine de personnes, une heure de trajet et nous voilà plongés avec des spécimens incroyables. Nous aurons en effet la chance sur le trajet de voir des dauphins, dont le dauphin de Commerson, l’un des plus petit au monde, venir jouer avec notre bateau.  Nous pourrons observer des lions de mer, des éléphants de mer (maintenant je sais faire la différence), des manchots (pingouins) de Magellan, des cormorans etc et évidemment  la vedette du coin, le Rock Hopper reconnaissable à son plumage hirsute jaune et noir.  Nous aurions pu consacrer un album uniquement à tous ces animaux mais promis je vais essayer de faire le tri et de ne pas trop nous laisser envahir.

Péninsule de Valdes :

Lorsque nous avions « tracé » notre trajet depuis le Chili, nous savions que cette remontée vers Buenos Aires serait assez monotone et que l’un des intérêts serait la Péninsule de Valdes offrant la possibilité d’observer des baleines … sauf que … les baleines, à chaque fois, on les rate et qu’encore une fois il est trop tard dans la saison … elles se sont déjà reproduites et sont reparties vers l’Antarctique. Nous décidons donc de profiter du retour du soleil et de flâner en bord de plage de Puerto Madryn : rollers pour certains, vélo ou marche pour d’autres.

Nous reprenons la route sous un temps à nouveau assez médiocre.

Pourquoi cacher la réalité ? Moment de vérité : le soleil et la chaleur me manquent. Difficile de se lever le matin en pleine nature lorsque vous entendez la pluie tomber, de pendre un ptit déj abrités par le coffre ouvert, de se contenter d’une toilette avec des lingettes … allez hop pour remonter le moral location d’une cabañas et là vous vous retrouvez dans un endroit glauque, sale ou vous n’osez même pas poser les pieds nus par terre … non, non ne nous plaignez pas, nous ne le méritons certainement pas ! Malgré les conditions météorologiques moyennes, nous découvrons quelques points de chute attrayant pour nos amis les routards que je tiens à signaler :

-          Lago Parque Salada, en direction de Bahia Blanca, bonne étape, face au lac, barbecue et baños à disposition.

-          Direction Monte Hermoso, prendre l’unique route derrière le poste de police à 4 kms du village en direction du lac. Superbe endroit où les Argentins s’adonnent à la pêche. Nos uniques voisins :  6 argentins passant une partie de la nuit à pêcher et leur bus aménagé ! Nous n’aurons pas loisir de profiter du lieu à cause d’un vent de folie s’étant levé dans la nuit.

-          Necochea : camping Rio Quequen qui vaut sans aucun doute  ses trois étoiles. Nous en profiterons pour faire 1 heure de quad en forêt et sur la plage.

-          Mar Del Plata : nuit en bord du Laguno de los Padres à environ 15 kms de la ville que nous vous conseillons vivement.  Nous devrons finalement retourner  à Mar del Plata inquiétés par une forte odeur d’essence. Bilan : le Nomad a été pris en charge par un concessionnaire VW pour cette fuite (pas grand-chose) et nous en avons profité pour lui faire faire une bonne révision. Les filles (les trois) ont eu droit de leur côté également à une belle révision de leur coupe de cheveux. Gauthier du coup a presque les cheveux aussi longs que sa sœur Camille !!

Demain c’est Buenos Aires. Tout le monde est ravi. Le soleil est de retour, nous ressortons les shorts et les tongs, une maison nous attend, nous récupérons à l’aéroport notre ami Févro … nous avons l’intention de nous concocter un programme bien rempli pour profiter tous ensemble de cette nouvelle Capitale.