Suite USA-Canada-NYC....et Fin!

Publié le par no-mad-experiment

Nous sommes en septembre 2012, les enfants ont fait leur rentrée scolaire dans leur ancien collège, Thierry a repris le chemin de Luxembourg, les cartons sont vides et notre nouveau nid est fini d’être aménagé … je peux donc enfin conclure notre blog afin de vous faire partager nos dernières péripéties et éclats de rire.

 

Après avoir été 10 durant quelques semaines, c’est à cinq que nous reprenons notre traversée des Etats Unis avec quelques étapes avant de rejoindre le Canada.

 

Lac TAHOE

Etape relaxante dans un cadre de verdure merveilleux. Nous nous installons en bord de lac dans le Camps Richardson qui, en dehors du camping, propose un café, une épicerie, un glacier et un hôtel tout à fait charmant. Nous louons des vélos, les pistes cyclables longent le lac et permettent de découvrir de véritables petits paradis. Je comprends que certains de nos amis apprécient ce lieu et s’imaginent venir un jour y passer leur retraite par exemple. Lors de notre installation dans le Camp, des rangers viennent nous accueillir et nous prévenir surtout qu’il y a eu quelques minutes auparavant un signalement de présence d’ours. Ils nous rappellent les règles : ne pas laisser trainer de canette de bière et de nourritures. Je m’inquiète un peu sachant que les filles dorment sous une tente mais ils me rassurent en m’expliquant que les ours ne sont pas carnivores … certes mais bon !! Il n’y aura pas de visite nocturne mais nous aurons la chance de voir une maman ours et ses deux petits de très près le lendemain matin. Spectacle sensas !

 

Yellowstone

La route est longue et nous nous relayons Thierry et moi pour conduire. Dans un moment d’inadvertance, je me trompe de route et après l’Utah et le Wyoming, nous nous retrouvons dans l’Idaho où nous avons la surprise de traverser Paris puis Montpellier… une photo s’impose et j’ai une pensée toute particulière pour une amie !!

Nous atteignons le parc de Yellowstone et décidons avant de s’installer d’aller voir les geysers. Le spectacle, les couleurs et l’odeur du soufre nous attendent. Sympa !

Nous choisissons d’établir notre campement en plein milieu du parc, seul endroit qui reste de disponible. La soirée commence bien … le barbecue est fini, la tente et le Nomad installés, les filles sont entrain de faire la vaisselle lorsque Thierry m’appelle en me disant «  Sév, nous avons un problème ». Je découvre Gauthier son skate sous son bras droit et son autre bras complètement à l’équerre. Il vient de chuter et il n’y a pas de doute, son bras est fracturé. Il est 21 heures, nous replions notre camp en dix minutes et rejoignons au plus vite le plus proche poste de rangers … personne, demi tour pour aller au premier centre de soin … fermé, nous nous rendons finalement dans un grand hôtel afin d’appeler le 911. Finalement, un ranger puis un ambulancier nous rejoignent, confirment la fracture et nous conseillent de se rendre à l’hôpital le plus proche dans la ville de Cody. Nous traversons donc le parc de nuit, de nombreux animaux sont en bord de route et fonçons en les évitant afin d’arriver au plus vite aux urgences. Gauthier commence à paniquer, son bras complètement de travers fait peur à regarder et le fait souffrir. Je vous passe les détails du genre l’attente, les filles endormies sur des banquettes, un blessé maculé de sang, les menottes aux mains, gardé par les forces de police … Arrivés à 1 heure du matin, nous ressortons des urgences à 4 heure du matin. Gauthier a eu droit à une réduction de fracture manuelle (impressionnant d’entendre le bruit de l’os craquer) et à un calmant. Nous sommes le 4 juillet au matin, fête nationale aux Etats Unis, pas de motel ni d’hôtel de disponible. Nous nous retrouvons donc dans le Nomad sur le parking d’un supermarché dont la pharmacie de garde ouvre ses portes à 10 heures. Impossible pour Gauthier de dormir, il pleure, est fatigué et je me retrouve à 6h00 assise avec lui sur un banc de la galerie marchande attendant patiemment que la pharmacie ouvre ses portes afin de pouvoir lui acheter des calmants.  Nous n’avons pas dormi, je craque de le voir souffrir …. Les heures me paraissent interminables ! Après avoir enfin les calmants de Gauthier en main, nous réussissons à trouver une chambre et tout le monde s’écroule. Nous savons qu’il n’y a rien à faire aujourd’hui, Cody, ville natale de Buffalo Bill propose une représentation western de rue et un feu d’artifice le soir. Histoire de mettre le nez dehors, nous irons assister au spectacle de rue mais notre esprit est ailleurs. Nous avons rendez vous le lendemain et espérons qu’un chirurgien voudra bien s’occuper de notre bonhomme. Sans rentrer dans les détails, Gauthier sera finalement opéré le 5. Les deux os sont cassés, l’un d’entre aux nécessitant la pose d’une plaque avec 6 vis. L’entretien avec le chirurgien a duré des heures mais nous avons finalement réussi à le faire prendre en charge sans avancer quoique ce soit. Nous savons que les factures arriveront en France et qu’elles seront salées mais l’essentiel pour nous était de soulager Gauthier afin qu’il puisse continuer le voyage avec nous. Après une anesthésie générale, nous récupérons Gauthier le jour même, un peu dans les vapes mais heureux que son bras soit plâtré et maintenu par une écharpe. Nous démontons le skate, installons le plus confortablement possible notre « héros » et décidons de poursuivre l’aventure.

 61--Suite-USA-Canada---FIN-1 2037

 

 

Custer Parc : on nous conseille de se rendre dans ce parc pour apercevoir des bisons. C’est notre dernière chance. Après avoir roulé et cherché assez longtemps, nous découvrons finalement un troupeau. ENORME … lorsque les bisons passent à côté du Nomad, il paraît plus petit... Un coup de fesse de l’un d’entre eux et je pense que le Nomad serait capable de bouger de quelques mètres. Nous sommes tous très impressionnés même si Gauthier de son côté reste encore un peu dans son coin n’osant pas bouger de peur que la douleur ne revienne. Dans quelques jours sans doute, il se sera habitué et serait capable de nous redemander son skate, à suivre ….

61--Suite-USA-Canada---FIN-1 2145

Mount Rushmore:

Après les bêtes, les présidents et l'indien. Il n'y a que les américains pour se lancer dans de tels défis, mais "ça le fait"..

P1200609

P1200728

 

Chicago : la découverte de cette ville est une très bonne surprise. Je ne m’attendais pas à grand chose et je découvre une ville très agréable, avec de beaux bâtiments, les rivières Chicago et Calumet traversant la ville lui donnent beaucoup de charme et sa situation en bord du lac Michigan pourrait dans certain quartier laisser penser à une station balnéaire. Nous embarquons dans un bateau qui nous permet d’avoir un bon aperçu rapide de la ville, nous nous promenons dans le Millenium Park où un concert est donné, nous découvrons « le haricot » sur lequel la ville reflète son image et nous dégustons l’une des meilleures pizza « de ma vie, je vous promets » !!

Loin de sa réputation sulfureuse de rendez-vous de gangsters, Chicago est à découvrir et restera pour moi une destination à approfondir.

P1200935

 

Il est temps pour nous de quitter les Etats-Unis, pays aux visages multiples, dont il faut découvrir différents Etats afin de pouvoir se faire une idée globale sur les bons et mauvais côtés. Nous reviendrons c’est certain.

 

A nous maintenant le Canada, ultime étape de ce long voyage qui commence à avoir le goût du retour !

CANADA

 

P1200987

 

C’est en fin de soirée que nous passons la frontière en dix minutes sans même sortir de notre véhicule. Plus simple de rentrer au Canada que de rentrer aux Etats-Unis. Notre premier échange verbal est avec une jeune douanière, les enfants éclatent de rire discrètement et Gauthier est très étonné de retrouver l’accent des « têtes à claques ». Il passera les quelques heures suivantes à essayer d’imiter ce nouvel accent, son humour est revenu … il va mieux !

Le lendemain de notre arrivée nous fonçons, direction l’aéroport de Toronto. Nous savons que les  « Testeu-Mich » (Frédérique, Xavier et le petit Pablo) débarquent et voulons les accueillir en leur faisant la surprise d’être présents à leur arrivée. Juste le temps de les enlacer, de les embrasser et nous reprenons la route avant que le Nomad soit embarqué par la fourrière. Nous avons rendez-vous à quelques dizaines de kilomètres de là, dans un bed&brekfast où les Teste-Mich passent leur première nuit. Nous camperons de notre côté avec l’accord des propriétaires en bord d’un étang et après un très bon petit déjeuner, nous partons tous les 9 pour quinze jours à la découverte du Canada. Ils ont loué une voiture, se sont fait prêter une tente et ont une idée assez précise de ce qu’ils souhaitent visiter. Nous nous laissons guider avec bonheur, toujours partants et d’accord avec leurs choix.

 

Les Sandbanks : situées en bord du lac Ontario, ce sera notre première étape. Au programme, balade dans les dunes de sable, sieste à l’ombre pour certains pendant que d’autres piquent une première tête. Le choix de notre camping laisse à désirer : assez cher, emplacement pas terrible, sanitaire nous rappelant quelques endroits en Amérique du Sud … allez ce n’est pas grave, ce n’est qu’une mise en route, nous ferons mieux la prochaine fois et l’essentiel c’est d’être réunis entre amis. Premier apéro et première nuit sous tente pour Xav et Fredo mais attention sur matelas gonflable grand luxe acheté avec beaucoup d’amour par Thierry. On ne voudrait pas qu’ils nous lâchent en route … nous prenons aussi Pablo avec nous dans le Nomad. Il passera la nuit avec son grand copain Gauthier alors que les filles dormiront sous tente. Bon OK il ronfle le petit Pablito, il bouge, il parle, manque le tomber du haut du Nomad sur le volant et tout ça la nuit … mais bon on va s’y faire et quand on aime …

 

 

Thousand Island (les Mille Iles) en passant par Kingston : les paysages ressemblent de plus en plus aux paysages que l’on imagine du Canada avec de grandes forêts, de nombreux lacs … il ne manquerait plus que de trouver un Caribou et le tableau serait complet. Nous ne ferons pas de croisières,  ne louons pas de bateau mais optons pour la location de kayaks et pédalos. Avec Fredo, notre binôme fonctionne plutôt bien et le kayak avance à fière allure malgré parfois le courant qui nous demande de faire quelques efforts. Thierry, seul à bord prend de l’avance, Xavier avec Pablo a un peu plus de mal à démarrer (il nous racontera une histoire d’araignée effrayante ??), Romane pilote de son propre kayak suit plus ou moins le rythme, et le binôme Gauthier au bras cassé avec Camille décident de leurs côtés de faire cette traversée en pédalo. Ce choix n’est pas très judicieux, Gauthier avec un seul bras ne peut pas pédaler (je n’ai pas encore compris le rapport), Camille, pas très motivée, râle … il faut donc les attendre. L’objectif est de se rapprocher de quelques iles. Nous ne pouvons pas débarquer, elles sont privées mais cette sortie est plutôt sympa. Nous changeons au retour certaines équipes et Fredo se retrouvent en pédalo avec Gauthier et pour être solidaire des efforts qu’elle accomplie je les tracte un moment avec le kayak. Bilan : 1 à 2 heures de sortie sont bien suffisantes, heureusement que nous n’avions pas prévu de partir pour la journée avec des sandwichs à bord !! Le camping dans lequel nous installons notre spot est superbe. Nous nous mettons à l’écart, histoire d’être tranquille, sous de beaux arbres à l’abri du soleil. Une piscine permet aux enfants et aux grands de se rafraichir. Le soir venu, nous commençons à comprendre pourquoi il n’y a personne à nos côtés, la plupart des campeurs s’étant regroupés en milieu de pelouse …. LES MOUSTIQUES !!!! une bataille acharnée commence. Nous n’avons pas encore le rythme canadien et commençons notre repas vers 20h lorsque le soleil se couche et que les moustiques arrivent. Nous nous promettons de manger plus tôt la prochaine fois et de ne pas s’installer en milieu humide. Xavier a beaucoup apprécié et pourrait vous parler de ce barbecue où nous finissons de manger des bonnets sur la tête, des écharpes autours du cou, des chaussettes au dessus des pantalons, le tee shirt bien rentré dans le pantalon histoire d’éviter le maximum de piqures !! Nous comprendrons le lendemain que cette race de moustique est capable de piquer au travers les vêtements … les fesses, les jambes, les bras etc etc ont tous été touchés !!

 

Trois Rivières - Lac Saint Jean : la nature se fait de plus en plus belle. J’imagine ici les paysages en automne. Cela doit être superbe.

Nous faisons une halte pour faire une petite ballade histoire d’entrainer les pieds de nos petits parisiens. Nous accélérons l’allure sur la fin car des bruits de tonnerre se font entendre et que le ciel se fait menaçant. A l’abri dans le refuge d’accueil, nous assistons à un déluge si bien que nous décidons de trouver un endroit où s’abriter pour la nuit. Ce sera dans un motel, du genre motel en bord de route un peu glauque dans lequel seuls des motards ou des routiers sont clients … une expérience à faire comme le souligne Fredo qui marchande avec la gérante : celle ci nous laisse libre accès à la cuisine et à la salle à manger et nous pouvons improviser un repas dans des conditions finalement très sympa par rapport à une nuit dans la nature sous la pluie.

Le lendemain, le beau temps est revenu et nous nous installons à nouveau dans un camping. Nous décidons de faire du vélo. Xavier se charge de tracter Pablo dans une carriole et Thierry et Gauthier se retrouvent en tandem permettant à GG de participer malgré son bras en écharpe. La ballade est sympa, des touristes ramassent et mangent des bleuets (cousin de la myrtille), nous faisons la course et Xavier, très motivé par Pablito qui demande d’être toujours en tête, réussi à arriver le premier … Bravo !

 

Je perds un peu le fil, je mélange tout n’ayant pas pris de note. Xav et Fredo, n’hésitez pas à me transmettre vos infos, vos impressions si vous voulez compléter ce récit un peu décousu.

 

Saguenay : nous longeons le fjord pour rejoindre le parc national du Saguenay où nous nous lançons dans une belle rando. Fredo est un peu septique quand aux capacités physiques de Pablo. Fausse alerte puisque notre petite mascotte sera en tête tout le long de la rando. C’est un enfant qui ne sait pas marcher, il court sans cesse (ses parents eux même le disent) et c’est donc sans aucun problème après quelques heures de marche que nous atteignons la statue Notre Dame de Saguenay offrant une vue splendide sur le fjord.

 

Tadoussac : nous reprenons notre chemin tous très motivés à l’idée d’aller dès le lendemain à la rencontre des baleines. Pendant ce tour du monde, nous les avons manquées à chaque fois : trop tard en saison au Chili, rien vu en Nouvelle Zélande … bref nous espérons très fort avoir enfin la chance de voir leur bout du nez.  Sur la route longeant le Saint Laurent nous apercevons de nombreuses Belugas : baleines blanches de taille moyenne se repérant facilement à leur couleur qui se reflète au soleil. Nous avons réservé une sortie en zodiac de mer permettant de s’approcher le plus possible des éventuelles baleines. On nous avait prévenu que les écarts de températures sur le continent et en mer pouvaient être très très importants. Avant d’embarquer nous nous payons le luxe d’une jolie table à Tadoussac sous un beau soleil. Le moment est magique, la vue est superbe, le repas délicieux, tout commence pour le mieux. A 14 h comme prévu, nous rejoignons la compagnie Otis Excursion, couverts de plusieurs couches de vêtements, de bonnets en prévision du changement climatique. Sur place ils équipent tous les touristes de pantalons et de vestes imperméables … autant vous dire qu’il nous est presque impossible de se déplacer. Nous ressemblons à des bonshommes Michelin de couleur jaune. Excursion fortement décommandée aux célibataires désirant faire des rencontres à ce moment là. Aucune chance … on ne sait même plus qui est homme ou femme !! Nous nous retrouvons dans un zodiac d’une cinquantaine de personnes et non de douze comme l’indiquait le site. Victimes de leur succès, il a bien fallu augmenter la capacité de la flotte. Nous espérons juste que cela ne nous empêchera pas d’approcher et d’observer les baleines. En route, une pluie fine nous accompagne, la traversée est longue et on commence à douter … et puis là devant nous on nous indique un mammifère … un énorme mammifère. Le bateau arrête son moteur, nous sommes tous à l’affut et là comme si de rien n’était, une masse énorme passe devant nous. Nous aurions pu en tendant le bras toucher cette baleine, une baleine bleue évaluée à 170 tonnes. Info ou intox de la part de notre guide, il semblerait que nous avons beaucoup de chance et qu’il est très rare d’en apercevoir. Quoiqu’il en soit, c’est bluffant, c’est à couper le souffle. C’est une fois l’animal passé que nous nous exprimons. Sur le moment j’ai eu l’impression que le son était coupé et que le passage de cette baleine était au ralenti. Plus tard nous verrons également d’autres baleines de taille moins imposantes (rorqual et à bosse). Une astuce : on nous dit qu’en sifflant on attire les baleines. Fredo et moi sifflons en coeur et cela semble marcher.

Nous revenons ravis de cette sortie en mer, des images plein les yeux mais beaucoup moins dans l’appareil photo. Pas simple de photographier en gros plan ces baleines qui ne sortent de l’eau que quelques secondes !!

P1210182

 

Pour rester encore un peu dans l’environnement des baleines, on nous indique un camping proposant des emplacements face au Saint Laurent d’où vous pouvez partir en kayak pour approcher les éventuels cétacés.  Il s’agit me semble t-il du Camping Paradis Marin à Bergeronne. Le site est sensas, sauvage tel que l’on aime. Face au Saint Laurent une bonne dizaine de combi sont installés côte à côte partageant sans doute chaque soir un coucher du soleil à couper le souffle. Nous serrons installés un peu plus dans les hauteurs mais chaque emplacement a son charme. Les enfants passeront beaucoup de temps sur les rochers, quelques paires de baskets revenant trempées. On les sent heureux, plein de vie, libres et conscients d’être dans un environnement particulier. Ils profitent pleinement tous les quatre de cette nature et nous on AIME ça. Nous nous relaxons, nous nous sentons décontractés, tout est paisible et nous aurions sans doute pu prolonger notre séjour ici quelques jours. Le temps est compté et fait partie malgré tout du voyage ; nous devons donc poursuivre. Le matin de notre départ, nous descendrons sur les rochers, très tôt pour Xavier, un peu moins pour les autres, essayer d’apercevoir à nouveau nos amies…. quelques baleines de loin, quelques souffles mais sans plus. Spot conseillé et recommandé à nos amis les baroudeurs, vous ne serez pas déçus.

P1210315

 

 

L’ile aux Coudres : nous prenons la route vers le sud longeant le Saint Laurent et décidons de faire une halte sur cette ile. Pour cela nous embarquons nos véhicules sur un traversier (gratuit, sans attente et prenant 10 minutes). Nous voilà débarqués sur cette minuscule terre, longue de 10 kms à peine et dont une route unique de 23 kms en fait le tour. Nous établissons notre spot dans un camping très nature et réservons pour le lendemain des vélos afin de faire le tour de l’ile par le chemin des Coudriers. Xavier ayant déjà donné dans la traction d’une carriole pour Pablo décide de prendre un tandem ainsi que les filles. Nous voilà donc partie pour la journée munis de trois tamdems et de deux vélos simple pour Fredo et moi-même qui héritons par la même occasion des sacs à dos pour le piquenique. A peine un quart d’heure après le top départ, nous nous retrouvons face à un producteur de cidre. Une dégustation s’impose puisque en tant que bons touristes nous tombons tous d’accord sur la nécessité de faire marcher le commerce local. Les enfants apprécient le cidre sans alcool et les parents découvrent quelques saveurs étonnantes. Nous repartons finalement chargés de deux bouteilles pour que nous puissions nous désaltérer à la pause de midi. La découverte de l’ile est tranquille et même en incluant notre pause déjeuner, nous bouclons ces 23 kms assez rapidement.

 

 

Québec, la ville

Nous sommes tous attendus par Charles et Andrée et leurs deux filles pour passer quelques jours à Quebec. Il s’agit d’un couple, qui quelques années auparavant a fait la connaissance de nos amis Virginie et Jean à Madagascar, et qui après avoir été expatriés dans de nombreux pays, sont revenus vivre dans leur Québec natal. L’accueil est mouvementé. La chienne de la maison toute jeune n’ayant pas l’habitude de voir beaucoup d’invités devient quasi folle et Andrée a beaucoup de mal à la calmer. La maison est charmante. Le quartier est en pleine forêt. Les enfants très vite se lient d’amitié et étalent les matelas dans les chambres des filles. Xavier, Fredo, Thierry et moi même partagerons le sous sol aménagé en chambre d’amis. Charles et Andrée nous mettent très rapidement à l’aise, nous propose différentes activités pour les jours suivants et nous concoctent de très bon repas. Le séjour est sensas. Nous visitons la ville de Québec, son quartier historique et ses remparts, apercevons le moulin à images et le château de Frontenac, se baladons dans un parc avec une vue sur le confluent de la rivière Saint-Charles et du fleuve Saint-Laurent, irons faire un tour sur l’Ile d’Orléans et mangerons des spécialités de la région. Ayant fait le choix de ne pas aller aux chutes du Niagara, nous nous rendons aux chutes de Montmorency, plus hautes que ces dernières. Elles font face au fleuve et un téléphérique permet d’atteindre le sommet. Nous optons pour la grimpette à pied, traversons le pont suspendu pour passer d’un côté à l’autre de la chute et profitons du panorama.

La ville de Québec fait de gros efforts au niveau culturel et propose toutes sortes de spectacles gratuits à ses habitants. Nous avons ainsi la chance de pouvoir assister à une représentation du Cirque du Soleil dans un cadre particulier. La troupe a en effet installé la scène sous des brettelles d’autoroute rendant le spectacle d’autant plus étonnant. Soirée magique pour les grands et pour les enfants qui pendant quelques heures auront la bouche et les yeux grands ouverts devant tant de dynamisme, de danses, de chants et de musique, de sauts en vtt, d’acrobates etc etc. Le show est rodé, il n’y a pas de temps morts, le mouvement est incessant et chaque artiste propose à sa manière  des pirouettes, des sauts, des équilibres incroyables.

 

Merci Andrée de nous avoir fait partager l’amour que tu portes à ta région et désolée de n’être sans doute pas arriver à tout retranscrire et expliquer toutes les beautés de ces paysages. Le mieux, c’est certain, c’est de s’y rendre et de prendre le temps de découvrir par soi-même Québec et ses richesses. Merci Charles pour ta cuisine, nous nous sommes régalés. Un grand merci à vous les filles pour vos sourires, votre accueil et votre bonne humeur. On vous attend tous les quatre évidemment lors d’une visite en France et nous nous ferons une joie de vous prendre en main aussi chaleureusement que vous avez réussi à le faire. On vous embrasse.

P1210628

 

 

Montréal : nous quittons Xavier, Fredo et Pablo qui prolongent de quelques jours leur séjour à Quebec et nous nous dirigeons vers Montréal d’où le Nomad doit partir pour la France. Une sous location d’appartement nous attend dans le quartier du Plateau. C’est Jérémie, un ancien collègue à moi qui s’est occupé de tout et qui nous installe. Les démarches administratives avec les douanes du Canada sont bouclées en une matinée. Nous faisons donc nos adieux au Nomad, le remercions de nous avoir hébergé durant de long mois et lui donnons rendez-vous dans quelques semaines en France.

Nous passons à Montréal 4 nuits. Un bbq est organisé dans un parc où j’ai rdv avec d’anciens collègues Rehau qui se sont installés ici. Sympa de revoir leurs bouilles, de les sentir intégrés et heureux de vivre au Canada. Aucun d’entre eux ne regrettent ce choix et semblent vouloir y passer beaucoup de temps. Bravo Arnaud d’avoir trouvé « une job » qui te permette de poursuivre cette aventure, continue de vivre à fond ton rêve et donne des news. Jérem, Audrey et Olivier, je vous embrasse tous les trois bien fort et suis certaine que tout ira bien pour vous dans ce pays qui a su vous accueillir malgré les différences de cultures, de langues, de façon de fonctionner et de penser. Je vous fais des becs !

Le plateau est dans le quartier dit «  Français ». Nous découvrons des rues commerçantes très vivantes. Les bars et les restaurants se succèdent et nous nous imaginons très vite avec Thierry vivre pleinement ici lorsque nous étions célibataires. Effectivement la jeunesse est présente, nous ressentons son dynamisme et sa joie de vivre. Les façades des maisons dans certaines rues sont colorées et de superbes vieux escaliers extérieurs  en fer forgé vous permettent d’atteindre le premier étage. Les balcons d’où ces escaliers partent sont pour la plupart envahis par les vélos, les barbecues ou de vieux fauteuils dans lesquels les jeunes et les moins jeunes prennent plaisir à prendre un apéro. Nous visitons le parc olympique, ses piscines grandioses et son stade qui pouvait accueillir jusqu’à 80.000 spectateurs. Nous sommes étonnés de ne pas voir au sol les lignes de courses mais on nous explique qu’après les JO, la ville  a souhaité faire vivre cette structure. Il a été recouvert d’un toit et propose aujourd’hui des matchs, des concerts et surtout des salons professionnels. Nous montons par le funiculaire en haut de la Tour de Montréal d’où l’on peut voir tout le complexe olympique transformé et l’étendue de la ville de Montréal.

Les "Teste-Mich » nous ayant rejoint, nous découvrons ensemble le Parc du Mont-Royal et sa ballade jusqu’au Lac aux Castors (asséché pour question de travaux) et son belvédère. Le parc est très fréquenté par les joggeurs, les marcheurs et de nombreux vélos y circulent.  Nous nous rendons sur le vieux port dont les anciens entrepôts ont gardé leur cachet même si ils ont été transformés en restaurants ou galeries d’art. Nous profitons de deux belles soirées en laissant les enfants entre eux dans l’appartement et partons dénicher de bonnes tables. Ici le vin est très cher et beaucoup d’établissements affichent en vitrine « apportez votre vin ». Cette info n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et les garçons tels de bons canadiens se rendent au SAQ (Société des alcools du Québec) pour s’en procurer.  Le deuxième soir, nous décidons les filles de rentrer et laissons les garçons se rendre à un concert gratuit de Jean Leloup. Comment ça, vous ne connaissez pas ? Si je vous dit ou plutôt si je vous chantonne « dans les années 90, lalla lala lala lala » vous voyez ! Ici Jean Leloup est très populaire et est comparé à notre bon vieux Higelin Français. Bref les garçons assistent donc au concert (60000 personnes) et décident de se rendre ensuite aux « Foufounes électriques ». Et oui elles existent encore et attirent beaucoup de jeunesse. Le problème est là sans doute car nos deux vieux croulants ne réussiront pas à rentrer. Allez promis, Fredo et moi  la prochaine fois vous accompagnerons et il n’y aura ainsi plus de problème (clin d’œil !!)

Nous sommes ravis de ce séjour mais il est tant de quitter nos compagnons de route. Fredo tu as réussi l’examen. Tu pourras sans aucun doute maintenant organiser des vacances en camping ou en pleine nature. Je pense que je vais maintenant te surnommer M’dame Castor. Xav, cool de t’avoir eu parmi nous. J’ai particulièrement apprécié ta prise en main des repas … tu reviens avec nous quand tu veux. Pablo, Pablito tu as été sensas, extra et j’espère que tu es partant pour de nouvelles aventures avec tes copains les 3 ptits groshens et surtout ta choupinette !! On se retrouve bientôt autour d’un bon repas et on rira sans doute de ces quelques moments passés ensemble en pleine nature.

P1210920

 

 

USA, le retour

 

Nous décidons de prendre un bus pour rejoindre les USA puis de louer une voiture dans le Vermont. Notre objectif est de passer voir des amis à Washington avant notre ultime étape que sera New York.

 

 

Les Amish : sur la route nous décidons de nous arrêter dans le pays des Amich. Nous sommes dimanche et quasi tout est fermé. Nous refusons de payer pour pouvoir monter dans une carriole et jouer les voyeurs. Nous roulerons juste au hasard dans cette région et verrons en effet quelques familles authentiques. Les femmes vêtues de noirs, les hommes avec leurs grands chapeaux et les enfants habillés comme dans « la petite maison de la prairie ». Les enfants sont étonnés de découvrir ce mode de vie, ne comprennent pas toujours pourquoi mais c’est très intéressant de leur expliquer ce choix.

P1210950

 

 

Washington : nous arrivons dans la ville la veille au soir, descendons dans un motel et passons la soirée puis la journée à visiter cette capitale fédérale. Le programme est chargé et les enfants ont deux exigences : le Mémorial de Lincoln  pour voir de prêt la statue de Lincoln et le National Air and Space Museum … allez savoir pourquoi ??

Nous marchons, roulons beaucoup et visitons ou voyons finalement : le Capitole, Le Pentagone, la Maison Blanche, Le Memorial de Lincoln, le cimetière d’Arlington , le Grand Obélisque, le Memorial des vétérans de la guerre de Corée (je dois sans doute en oublier)et le National Air and Space Museum dans lequel nous passons quelques heures. Musée gratuit, ludique où nous découvrons des ateliers permettant aux enfants d’essayer différents exercices d’entrainements pour futurs astronautes, une superbe collection d’avions dont le Spirit Of Saint Louis, le module de commande d’Apollo 11 etc etc . Ce musée est immense et nous aurions pu y passer la journée … si vous êtes de passage à Washington, ne pas hésiter une seconde à vous y rendre ! Nous nous baladons sur les rives du Potomac et découvrons au passage le mémorial de Martin Luther King inauguré en 2011 par Barak Obama. Nous ne trouvons pas de réel centre, de rues piétonnes ni de places ou nous aurions pu faire une pause. Normal cela n’existe pas. Washington reste une ville agréable à découvrir dont les avenues sont larges, les bâtiments administratifs et monuments grandioses et bien espacés et où les gratte-ciels ne semblent pas exister (à moins que nous les ayons manqués ??).

Nous sommes attendus en début de soirée chez des amis de Thierry : Sean et Agnès avec laquelle Thierry a fait ses études supérieures dont une année à San Francisco. Nous refaisons connaissance de leurs deux filles que nous avions connu petites : Camille a aujourd’hui 18 ans et Cléa 14 ans. Nous passons une soirée très agréable et échangeons forcement sur les différences entre la France et les Etats-Unis. Merci à vous quatre pour cette petite pause sympathique. Ce fut court mais appréciable. Un bisou en particulier à Cléa qui gentiment nous a laissé sa chambre pour la nuit …. Nous avons apprécié ! Lorsque vous serez de passage en Lorraine, nous vous recevrons bien volontiers. Nous vous disons donc à très bientôt.

P1220153

 

 

New York : ultime étape de ce voyage commencé il y a presque un an.

Les enfants sont heureux, excités par New York certes mais surtout à l’idée d’être bientôt en France et d’y retrouver leurs grands-parents, la famille et les amis. Nous laissons notre voiture de location et nous nous installons pour cinq nuits dans un appartement au nord de Central Park.

Nous passons évidemment beaucoup de temps à faire du shopping, les filles s’inquiétant de ne pas pouvoir rentrer dans leurs vêtements restés en France et désirant surtout une nouvelle garde robe pour attaquer de pied ferme leur rentrée en 3ème

Nos journées sont bien remplies et les pieds souffrent. Marcher dans New York est très agréable mais exténuant. Nous déambulons dans Manhattan, allons faire un coucou de loin à la Statue de la Liberté, traversons en partie le Pont de Brooklyn qui traverse l’East River et qui relie l’ile de Manhattan au quartier de Brooklyn, et qui offre surtout une vue imprenable sur la skyline. A la demande des filles nous allons passer quelques heures au MOMA, elles semblent apprécier de plus en plus l’art moderne et c’est sympa de redécouvrir ensemble ce musée qui réservent de nombreuses surprises.  Nous grimpons (merci à l’ascenseur) au sommet de l’Empire State Building qui offre toujours une vue incroyable sur la ville. Nous programmons une soirée spectacle sur Broadway. Ce sera Mamma Mia où j’avoue m’être retenue pour ne pas me mettre à danser sur mon siège. Malgré les répliques en anglais, les enfants ont adoré et nous en sommes tous ressortis avec la banane et une pêche d’enfer ! Un autre programme le dimanche matin nous attend. Nous assistons en effet à une messe Gospel dans le quartier de Harlem. Imaginez Sister Act et c’est presque ça. Les femmes et les hommes sont sur leur trente et un  et on ressent assez rapidement cette atmosphère si particulière. On chante, on tape des mains, on remercie sans cesse Dieu et notre corps se laisse entrainer par la musique. Des femmes pleurent, lèvent les mains au ciel, et le pasteur s’emporte et hurle. Je ne comprends absolument rien de ce qu’il dit mais il a l’air très convaincant. Camille et Gauthier sont intrigués, observent parfois le sourire aux lèvres et participent à leur façon à la cérémonie. Romane de son côté, n’accroche pas du tout. Elle reste dans son coin, les sourcils froncés et demande à quitter ce milieu.  Expérience particulière, je regrette simplement de pas avoir compris tout ce qui s’y disait.

Avant d’arriver sur New York, j’avais repris contact avec d’anciens copains de lycée qui ont ouvert un restaurant à Brooklyn.  Nous y passons une soirée bien sympathique et Eric nous reçoit comme un chef. 2O ans que nous ne nous étions pas vus… certes nous avons pris un coup de vieux mais ce fut un réel plaisir de se revoir. Allez, un peu de pub, si vous désirez manger dans un vrai French Bistrot, n’hésitez pas : FADA made in Marseille : www.fadany.com Cela nous aura permis également de se promener dans Brooklyn/Williamsburg que nous ne connaissions pas ou peu. C’est notre coup de cœur et un passage obligé si vous séjournez à New York. On y trouve des demeures historiques, c’est un quartier un peu bobo branchés et fort agréable. La promenade sur les quais offre une vue splendide sur Manhattan. Il y a des restaurants, des bars et de vieux entrepôts transformés, sans doute en repères d’artistes. Nous avons beaucoup apprécié et promis, next time nous logerons sur place ! Nous retrouvons enfin des amis de notre chère région … des lorrains, et même messins !. Et oui la famille Saling séjourne ici en même temps que nous. Nous retrouvons donc avec beaucoup de plaisir Manu, Karine et les deux pépettes que sont Chloé et Juliette. C’est un peu un avant goût pour nous de nos retrouvailles dans quelques jours avec notre famille et nos amis de Metz. Nous passons tous ensemble un après midi dans le Meatpacking District,  déambulons au sein de Chelsea Market puis quittons les grandes artères pour flâner sur la High Line, ancienne voie ferrée aménagée en promenade … sensas. Nous marcherons également beaucoup, le soleil est présent et nous décidons de finir la soirée en allant se restaurer à Brooklyn dans un barbecue géant…. Bon ok nous avons attendu longtemps, Juliette a piqué une crise, les garçons ont eu le temps de boire au moins quatre bières au bar pendant que nous faisions la queue, nous n’avons pas vu les flammes du bbq mais nous réussissons finalement à nous installer sur de grandes tables de bois et apprécions les grosses assiettes de viandes assorties et accompagnées de toutes sortes de mets un peu gras. La soirée s’achève. Nous nous donnons rdv sur Metz. Les Saling continuent leur route pendant quelques jours encore. Quant à nous, direction l’appartement pour boucler une dernière fois nos sacs à dos. Demain nous nous envolons pour Paris puis prenons le train pour rejoindre la Lorraine.

P1220730

 

 

Nous ne raconterons pas les retrouvailles en détails mais sachez qu’il y a eu des larmes, beaucoup d’émotions, des sourires, un peu de gène parfois et surement pour certain un grand soulagement de nous retrouver en bonne santé et heureux d’avoir accomplis notre rêve jusqu’au bout tous ensemble.

 

Nous posterons dans quelques jours, quelques semaines peut-être le bilan de cette année. Chacun d’entre nous l’a vécu à sa manière et il serait intéressant que nous prenions le temps, les grands et les enfants, de vous communiquer nos impressions après avoir retrouvé un quotidien ou le rythme des journées ne dépend pas du temps mais des obligations qui nous attendent.

P1220631

 

Un grand merci à vous qui nous avez suivi, écrit, soutenu ou simplement lu. On vous aime. Rdv sur d’autres chemins … un jour !
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article